Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Les pensées de Mémé-Yoyo
  • : De l'émotion, de l'Amour, de la poésie, des proverbes, des souvenirs d'enfance, de la musique, pour les grands et les petits.
  • Contact

Profil

  • Mémé Yoyo
  • Retraitée, mon plus grand bonheur est d'appartenir à une famille nombreuse.
Mes passe-temps sont ma famille, mon chien, les photos, les diaporamas,la nature, la lecture et le crochet.
  • Retraitée, mon plus grand bonheur est d'appartenir à une famille nombreuse. Mes passe-temps sont ma famille, mon chien, les photos, les diaporamas,la nature, la lecture et le crochet.

Bienvenue !


 

BIENVENUE et PRENEZ SOIN DE VOUS 

Bienvenue en Vendée

hpqscan0001-copie-15

Pour mes parents

Pour mes parents qui m'ont quittée trop tôt et qui me manquent 

 

28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 21:00

MA GRAND-MERE
J'aurais peut-être dû parler de ma grand-mère en premier par respect de l'âge; mais ma grand-mère, que j'appelais "mémé", ne m'en tiendra pas ombrage car elle connaissait l'amour que j'avais pour elle. 

J'ai beaucoup de bons souvenirs avec ma grand-mère.
C'était une femme grande et robustre, venue "dech nord" comme elle disait.
Elle était agée. Maman était née , ma grand mère avait quarante ans (une autre génération, comme disait maman).  Je n'avais qu'elle comme grand-mère. C'était une demoiselle. Effectivement, une chose exceptionnelle pour l'époque, elle ne s'était pas mariée avec le père de ma maman . Elle avait eu plusieurs enfants ; quatre garçons dont trois morts , trés jeunes, méméde la méningite, et deux filles. Je n'ai vraiment connu que mon oncle.

Elle avait  beaucoup souffert par la perte de ses fils et parfois elle m'en parlait. Ce qui ne manquait pas de me plonger dans un profond cafard, qui contrariait maman . Oui, c'était comme ça !

Mais les plus beaux souvenirs, sont les moments que nous passions dans ma chambre, lorsque nous habitions en appartement. J'avais douze ans , ma grand-mère avait déjà quatre-vingt trois ans. 
Je la trouvais belle. Elle avait la peau douce, un teint bien rose, les yeux gris, les cheveux blancs tirés en chignon. J'aimais la coiffer, lui faire sa natte que je roulais en chignon. Son visage n'était pas ridé ; et quand je lui disais, elle me répondait :
-" c'est parceque je me lave toujours le visage à l'eau froide."
J'ai longtemps fait la même chose, et même encore, je me surprends à le faire!
Elle était aussi un peu rigolote .
Quand maman m'avait acheté une nouvelle toilette; je m'empressais pour la montrer à ma grand-mère, je lui disais :
-" T'as vu Mémé, ma nouvelle jupe ? Elle me va bien ?"
Et elle me répondait , d'un ton amusé : 
-" Une fois que tu l'as sur toi; Si ça va pas, ça te suit " mais avec un petit accent du Nord .  

Quand elle venait passer  à la maison. Elle ne voulait jamais rester trop longtemps. Elle aimait être dans sa maison. Mais maman voulait la garder, surtout l'hiver,  car mémé habitait une grande pièce avec cuisine qu'elle louait, située au rez-de-chaussé d'un pavillon. L'endroit était froid et  himide . Pour le chauffage, il y avait une cuisinière à  charbon trés bien entretenue; les cuivres brillaient. Ma grand-mère en faisait un point d'honneur :

** Dans sa jeunesse, elle avait été femme de chambre chez un comte et une comtesse et, Monsieur le Comte voulait toujours qu'elle entretienne les cuivres du grand escalier de leur demeure. Pourquoi ? Puisque ce n'était pas dans les attributions d'une femme de chambre ! Tout simplement, parcequ'elle était obligée de se mettre à genoux , pour faire les nez de marche, et que pour cela, elle devait relever légérement sa jupe noire dévoilant ses chevilles et le début de ses jambes, et que Monsieur le Comte avait trouvé qu'elle avait de belles jambes. Elle me racontait cela toujours avec un petit air coquin.  J'aurai aimé la connaître à cette époque. **

Moi aussi, je voulais qu'elle reste longtemps à la maison. Elle dormait dans ma chambre. Elle dormait dans mon lit , et moi  sur un lit de camp. Elle passait la plus part de ses journées dans la chambre. Quand je rentrais de l'école, je restais avec elle. Je faisais mes devoirs, puis après, toutes les deux,  on parlait Souvent  les mêmes histoires revenaient, mais je ne me lassais pas de les écouter. Je m'asseyais , en face d'elle, sur un petit banc , et je l'écoutais. Je la regardais. Elle était belle, si belle ! Comme je l'aimais !
D'autre-fois je lui demandais de chanter, et là j'avais droit à tout un répertoire de chansons  : Mon p'tit quinquin, Le petit jésus s'en va à l'école, Le printemps, frère Jacques, au clair de la lune etc...
Je chantais parfois avec elle, et je lui demandais si je chantais bien.
Alors, elle me répondais :
-" Tu chantes mieux qu'un cheval, mais tu cours beaucoup moins vite ! "  
Je connaissais sa réponse mais je lui posais toujours la question. Je crois que c'était un jeu entre nous. C'est ma grand mère qui m'a appris toutes les chansons enfantines que j'ai chantées, plus tard à ma fille , puis à mes petites filles.
Elle avait joué du tambour, m'avait-elle dit, et souvent pour passer le temps , avec ses doigts  elle tapait sur la table et imitait le chant du tambour.  

Parfois, elle voulait aider maman, et elle était de corvée de pluche. On écossait les petits pois ensemble, on épluchait les haricots verts, trillait les lentilles ou haricots blancs.

Quand elle avait décidé de partir, c'est mon frère Pierre qui l'accompagnait  chez elle. Parfois, le dimanche, comme mon oncle et ma tante venaient  manger à la maison, en fin d'après-midi, c'est eux qui  ramenaient ma grand-mère.  

Pour moi, le lundi, était  un jour fade, triste et j'avais envie de pleurer.

J'aurai voulu la garder toujours auprès de moi.

Ma grand-mère nous a quitté, elle avait quatre-vingt neuf ans , en février  1968.
J'ai toujours la carte d'anniversaire qu'elle m'a envoyée pour mes dix-huit ans.
Elle est précieuse pour moi. 

Ma grand mère, était aveugle de l' oeil gauche et le droit ne voyait pas beaucoup mieux, alors écrire pour elle était une vraie difficulté. Cette carte, je ne m'attends pas à la recevoir,  surtout qu'elle venait de passer plus d'un mois avec nous.
C'est un vrai trésor pour moi ! que j'ose vous dévoiler pour qu'il reste éternel.....






Aujourd'hui,  quand je pense à ma grand-mère, je la vois assise dans son fauteuil voltaire, ses cheveux blancs tirés en chignon, sa robe grise trés chaude , une écharpe blanche autour du cou, ses mains croisées sur son ventre,  le regard fixe, droite et songeuse.
Souvent elle partait dans ses souvenirs et oubliait notre présence. A quoi elle pensait ? tant d'événements avaient marqués sa vie : née dans le Nord, dans une famille nombreuse, un père qui buvait, le maire et curé du village aussi, son arrivée à Paris, ses fils décédés, les deux guerres mondiales où elle a tout perdu,  ou alors pensait-elle à quelque chose de plus joyeux ?   A  quoi ? je ne sais pas et le saurai jamais ! 


Une seule chose, m'a marquée; c'est qu'elle nous a quittés en février 1968, et que c'est en février 1968 que j'ai rencontré, celui qui plus tard deveindra mon mari !

 




commentaires

J
tu n'as que cette photo de Mémé????<br /> tu m'as beaucoup touché!!!!<br /> bisous de ta petite soeur<br /> josette
Répondre
B
Très touchante histoire de mémé, car moi aussi j'ai la nostalgie du passé où les qualités humaines c'était autre chose. ça fait ressurgir plein de souvenirs de ma grand mère Marcelline qui fera peut-être l'objet d'un article. En tout cas bravo et compliments. Et ce février 1968, un mariage prend la place d'un décès, tout un programme.....
Répondre