Bonjour les z'amis( ies)
J'ai déjà publié ce poème, mais j'ai pris plaisir à le lire à nouveau.
Mon rêve familier est un des poèmes les plus célèbres de Paul Verlaine. Ce sonnet en alexandrins est paru dans le recueil Poèmes Saturniens (1866). Il évoque la vision onirique du poète de la femme idéale. Un rêve paradoxal de cette femme mystérieuse à la fois familière et inconnue qu'il aime.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.